Un lieu
Une chambre un salon
Un espace
D’abord
Semer ce lieu en soi
Une pièce une petite pièce blanche et nue
Au creux de l’estomac
Parfum fleur d’oranger sur les lèvres
Douceur brioche dans la gorge
Une pièce blanche et nue en soi
Au ventre
Puis remonte
Glisse
Caresse au-dedans jusqu’au cœur
Alors la pièce blanche et nue grandit
Y entre
Une sœur un enfant une amie
Des fleurs l’horizon une photo
Un train pris
Sans billet retour
Alors la pièce blanche et nue grandit
Y entre
La chaleur un sourire une musique
Pulsation des veines et de vie
Pulsation du ruisseau contre les pierres blanches
Pulsation de la maison qui est bâtie
Brique
Après
Brique
Doucement tout grandit tout
Doucement un nid
Une forêt
Un royaume
Un espace univers
immense minimaliste
un tapis une assiette
odeur de peinture et de rose
lumière sans ombre
bougies dessinant des racines
des poissons de la joie
une place pour jouer
Des fleurs oui des fleurs
une place pour tous les âges
et les anges
une télé et le monde entier le monde à croquer
des rideaux pour accueillir les vents
Un lieu
Une chambre un salon
Un espace
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Texte écrit pour accompagner l’exposition « Les Cariatides, refuge intime » de Lydie Turco, jusqu’au 30 mars à l’hôtel de ville de Rouen
