15 février 2024
Peut-être

Peut-être qu’elle reviendra, peut-être qu’elle partira. Peut-être qu’elle oubliera son nom. Peut-être qu’elle l’aura sombre sur sa peau. Peut-être qu’il la cherchera. Peut-être qu’elle oubliera elle n’aura pas oublié car le corps est une mémoire, vive et patiente et lointaine et enfouie. Peut-être que si ce jour-là le soleil ne s’était pas levé brutalement tandis qu’elle pactisait secrètement avec la nuit alors peut-être que s’il n’avait pas traversé cette route-là à cette heure-là ce jour-là dans cette ville-là alors peut-être que si elle n’avait décidé à ce moment-là de sortir de cet immeuble-là devant cette route-là alors mais non. Peut-être. Peut-être. Peut-être qu’elle racontera, peut-être qu’elle le défendra et y reviendra. Peut-être qu’il lui dira quelque chose que personne n’entendra ou qu’elle seule comprendra un mot qu’à lui un signal ou simplement le timbre de sa voix ou simplement le percement d’un regard en biais un peu tranchant effilé tout du moins qu’elle seule verra, qu’elle seule seule seule. Peut-être un souffle. Peut-être un air. Peut-être un ultra-son atteignant l’os de son cœur, à elle, cristallisé un caillot un cartilage une tumeur. Peut-être un champ ou une ville vide où se perdre ou du moins y perdre le point de départ alors explorer avancer pas vraiment partir ni revenir puisque le départ s’est effacé juste aller. Va va va. Peut-être une valise à la main ou un sac du moins quelques affaires de la monnaie un téléphone une identité un vieux papier froissé. Peut-être qu’elle voudrai oublier mais le défroisser y retrouver peut-être un regard un mot son souffle.

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