26 mars 2024
Le jour n’est que l’interstice

Les nuits sont des nuits sont des nuits sont des nuits. Elles sont sombres. Ronflent. Elles ne regardent pas passer les étoiles. Elles sont sous la couette, sous des draps froissés, des draps tâchés, parfois. Elles transpirent l’été. Elles l’hiver les pieds froids. Elles éteignent les réveils. Elles cinq minutes de plus. Elles précèdent et succèdent. Elles enfantent.

Le jour n’est que l’interstice.

Les nuits dessoûlent, elles digèrent. Elles s’ébattent. Elles peau contre peau. Elles chevauchent. Elles alanguissent. Elles lèchent. Elles soupirent. Elles dorment. Encore.

Puis un jour.

L’interstice creuse l’abysse.

L’interstice ce jour-là c’était 

d’abord des messages à point final.

à points d’exclamation.

à majuscules

L’interstice ce jour-là continuait

dans un regard surplombe

un geste (rapide)

un soupir comme résolution

Un bruit sourd.

L’interstice ce jour-là a percé.

Elle, nuits évaporées vidées flétries dépressurisées nuits arrachées.

Les nuits sont ne sont plus des nuits sont des caveaux des tombeaux des griffes des bêtes plumes froides et rouges becs chaînes comme une toile spasmes dans la toile un corps piégé dans ces nuits alignées face serrées contre identiques à. Les nuits sont vertiges sont peur sont froides sont rugueuses s’insinuent sont ravages.

Le corps n’est qu’un interstice vers la mort.

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